Les croyances au cœur de la relation leader-follower
Dans cet article, initialement publié dans Harvard Business Review France, Sylvie Deffayet Davrout, professeure à l'EDHEC et directrice de la chaire en Développement du leadership, examine les ressorts de la relation leader / followers et l'omni présence de la croyance.
Si l'on s'accorde à définir le leadership comme « le processus par lequel un individu influence une ou plusieurs personnes en vue de réaliser un but commun », force est de reconnaître que les croyances et représentations respectives des parties prenantes jouent un rôle crucial dans cette dynamique (« Leadership : Theory and Practice », de Peter G. Northouse, Ninth Editions, 2021).
En d'autres termes, lorsque j’essaie d’exercer mon influence, je le fais en m'appuyant sur un ensemble de croyances issues de quatre familles distinctes :
- Mes croyances sur moi-même (positives et négatives) : Ai-je la légitimité et/ou la compétence nécessaire pour influencer ?
- Mes croyances sur les personnes que je souhaite influencer : Qui sont-elles ? Quelles sont leurs motivations ?
- Mes projections sur ce que ces personnes pensent de moi : Me font-elles confiance ? Me respectent-elles ?
- Mes représentations de la relation : À quoi m'attends-je dans cette relation ? Comment va-t-elle se dérouler ?
Cet ensemble de représentations ne prend pas en compte le point de vue des personnes que j'influence. Celles-ci ont également leurs propres présupposés et interprétations de la situation.
On pourrait espérer que cet enchevêtrement de croyances s’arrête là, mais il n’en est rien. Il existe aussi des schémas de pensée bien plus établis et profondément enracinés que les théoriciens appellent « théories implicites » ou « naïves ». Ces théories influencent notre manière de penser de façon beaucoup plus systématique, quels que soient les contextes et les acteurs impliqués.
La nécessaire fabrique de nos théories personnelles
Pour rendre nos relations un minimum prévisible, nous avons l’habitude de classer les personnes en fonction de leurs comportements et leurs attitudes. À l’aide de nos expériences, notre éducation et notre culture, nous nous fabriquons des représentations sur les autres. Nous les confirmons (plus que nous les infirmons) ensuite avec le temps (« Social cognition », de Susan T. Fiske et Shelley E. Taylor, Mcgraw-Hill Book Company, 1991).
La construction de nos théories personnelles est un processus largement inconscient. En effet, elle se déroule en quelques millisecondes, sans que nous en ayons conscience. Ce n'est qu'en y réfléchissant a posteriori que nous pouvons en saisir les tenants et aboutissants...
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